L’Afrique contribue de manière minime aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais supporte une part disproportionnée des effets dévastateurs du changement climatique. Un récent rapport de l’ Organisation météorologique mondiale (OMM) souligne que le continent est en train de devenir un point chaud de crises induites par le climat et affectant la sécurité alimentaire, les écosystèmes et les économies. À leur tour, ces tensions exacerbent les déplacements, les migrations et les conflits liés à la diminution des ressources.
Le taux d’augmentation des températures liée au changement climatique en Afrique a augmenté au cours des dernières décennies, entraînant des conditions météorologiques et des risques climatiques plus graves. Le soutien financier à l’adaptation climatique sur le continent reste malheureusement insuffisant, ce qui souligne le besoin urgent d’investissements ciblés.
Rien qu’en 2022, les aléas météorologiques, climatiques et liés à l’eau ont touché plus de 110 millions de personnes et causé plus de 8,5 milliards de dollars de dégâts économiques sur l’ensemble du continent africain. En outre, environ 5 000 décès ont été signalés, principalement dus à la sécheresse et aux inondations. Toutefois, les chiffres réels semblent être plus élevés en raison d’une sous-déclaration.
Le rapport identifie des lacunes importantes dans les services d’observation météorologique et d’alerte précoce à travers l’Afrique. L’écart entre ce qui est nécessaire et les services disponibles reste considérable, ce qui signale un besoin urgent d’agir. Les révélations ont eu lieu lors du Sommet africain sur le climat, coïncidant avec la publication du Plan d’action d’alerte précoce pour tous en Afrique.
L’agriculture est au cœur de l’économie africaine, employant plus de la moitié de la population active . Pourtant, le changement climatique a fait baisser la productivité agricole de 34 % depuis 1961. Parallèlement à ce déclin, les importations alimentaires devraient tripler, passant de 35 milliards de dollars à 110 milliards de dollars d’ici 2025.
Les coûts projetés des pertes et dommages en Afrique dus au changement climatique pourraient s’élever entre 290 et 440 milliards de dollars, en fonction de l’ampleur du réchauffement climatique. L’impact de ces coûts dépendra de divers facteurs, notamment des efforts mondiaux d’atténuation et des investissements locaux dans l’adaptation au changement climatique.
Enfin, l’épuisement des ressources naturelles dû au changement climatique pourrait exacerber les conflits concernant la terre, l’eau et les pâturages. Le rapport indique une tendance croissante aux conflits entre agriculteurs et éleveurs en raison de la pression foncière croissante, en particulier dans les pays subsahariens.
Le rapport multi-agences est le fruit d’un effort de collaboration, s’appuyant sur la contribution de la Commission de l’Union africaine, de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), des Services météorologiques et hydrologiques nationaux africains et des agences spécialisées des Nations Unies, entre autres.